Jean Le Corre, né en 1920, joueur réputé de football au Stade Quimpérois, a jugé nécessaire de participer à la Résistance contre l'occupation allemande. Il a contribué au "cambriolage du STO" par l'enlèvement en janvier 1944 des dossiers des jeunes requis au travail obligatoire en Allemagne :
| Le "coup" du S.T.O., le 14 janvier 1944
Fanch Balès nous appela un jour, ce devait être à la mi-décembre 1943, et nous nous retrouvâmes tous les quatre : Fanch, Pierre Le Moigne, Hervé Bénéat et moi-même dans le petit réduit au-dessus du fournil.
Il nous fit part d'une intervention préparée par le groupe quimpérois appartenant comme nous au mouvement Libération-Nord, dont lui seul était connu et dont il ne connaissait qu'Antoine Le Bris. Il nous était demandé de fournir quatre intervenants pour d'une part participer avec les Quimpérois à l'enlèvement de tous les dossiers des jeunes assujettis au S.T.O., en nous introduisant dans les bureaux de ce service, boulevard de Kerguélen à Quimper, et d'autre part faire disparaître tous ces dossiers en les brûlant dans le four qui était sous nos pieds. Fanch nous précisa que le coup était préparé par un capitaine polytechnicien, résistant comme nous àLibé-Nord, mais il n'a pas cité son nom car il ne le connaissait pas.
Personnellement, j'avais hésité, car il se trouvait que ma soeur Louise travaillait comme sténo-dactylo dans ces mêmes services du S.T.O. Malgré cela, j'ai accepté de participer à l'opération, en me disant que si jamais je me faisais prendre, on ne ferait pas nécessairement le rapprochement avec elle. Elle sera effectivement retenue et interrogée par les Allemands comme les autres employés, mais sera relâchée après intervention en sa faveur de la rédactrice Jeannette Cras, qui elle-même sera gardée plus longtemps avant d'être libérée.
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