-ANACR du FINISTÈRE-


LANDELEAU cérémonie du 3 août 1944

Mis en ligne le jeudi 8 août 2019 // mise à jour le 13 août 2019




LANDELEAU
cérémonie
du 3 août 1944

LE TELEGRAMME DU 8 août 2019


OUEST FRANCE DU 6 AOUT 2019

LANDELEAU
cérémonie
du 3 août 1944

La Compagnie FTP Corse a pris naissance dans la commune et était formée par des volontaires jeunes et moins jeunes, qui faisaient partie des communes environnantes.

Le 3 août 1944, sur ordre des chefs de la Résistance, elle a attaqué un convoi de soldats allemands qui venait de Châteauneuf-du-Faou et se dirigeait vers Carhaix. Sur les terres du Cloître, quinze maquisards y ont trouvé la mort. Les femmes et les hommes qui se trouvaient sur les lieux de l’attaque ont été pris en otages. Certains ont été brûlés vifs et d’autres ont été fusillés.

La commémoration permet de rester fidèle à la mémoire de ces maquisards, qui ont courageusement défendu leur patrie dans des conditions souvent difficiles et parfois au sacrifice de leur vie.

Dans un climat d’extrême émotion, Michel Salaün, maire, a rappelé l’histoire, puis la chorale a interprété le chant des partisans et La Marseillaise. La présence de plus d’une centaine de personnes, dont les membres des familles des victimes, des élus, et de nombreux maires, montre que 75 ans après, ce douloureux massacre est toujours présent dans les esprits.

 
Landeleau - Pont ar Stang 



Rappel des circonstances du drame du 3 août 1944 

Dossier en téléchargement


La Cie de F.T.P Corse a pris naissance sur la commune de Plonevez du  Faou, au départ elle était composée de quelques maquisards recherchés  
par les Allemands. Constamment traqués par l’occupant, ces hommes  durent souvent changer de place pour atterrir au bout de quelques mois  
sur la commune de Landeleau. Après le parachutage qui eu lieu dans la nuit  du 6 au 7 juillet 1944 sur les terres du Châteaux Gall en Landeleau,          
la compagnie est définitivement formée par des volontaires jeunes et moins  jeunes dont la grande partie venant des communes environnantes. 

Le 3 août 1944 sur ordre des chefs de la résistance, elle attaquait un convoi  de soldats Allemands qui venait de la direction de Chateauneuf du Faou    
et qui se dirigeait vers Carhaix. L’accrochage entre les parachutistes qui  composaient le convoi et les maquisards a eu lieu sur les terres du cloître 
qui se trouve au dessus de nous. Le contact a été très rapide en raison de 
la grande différence de combattants, environ 1500 parachutistes contre une  centaine de maquisards au cours du combat; 15 maquisards trouvèrent     
la mort, les femmes et les hommes qui se trouvaient sur les lieux de  l’attaque furent pris en otages. Certains étaient brûlés vifs et d’autres  fusillés, tous trouvèrent une mort atroce. Les pertes de l’ennemi suivant 
des renseignements étaient aussi très importantes… 


Le sacrifice de ces hommes de l’ombre ne doit pas se limiter à des  cérémonies, il doit être en permanence présent dans notre conscience 
d’hommes libres.  


Les jeunes comme les moins jeunes ne doivent pas oublier ceux qui  portèrent en eux l’amour de la patrie. Nous devons aux maquisards de la 
Cie Corse comme à tous les maquisards de France, une partie de notre  liberté. 


Le 8 mai 1945, ils purent marcher la tête haute, heureux d’avoir avec la  complicité de l’armée régulière et étrangère, chassé les Allemands hors de 
nos frontières. Nous devons rester fidèles à la mémoire de ces maquisards  qui ont courageusement défendu leur patrie dans des conditions souvent 
difficiles et parfois au sacrifice de leur vie. 
Dès le matin du 3 août, 80 maquisards de Château Gall commandés par le  capitaine Logoguet se postèrent en embuscade à Pont Stang Bihan, 
surveillant la route Châteauneuf-Carhaix.  
Là en effet survinrent, s'étalant sur plusieurs kilomètres, des unités  allemandes qui se dirigeaient vers le front de Normandie. Ils étaient environ 
un millier d'hommes, militaires et civils réquisitionnés. 

Lorsqu'ils arrivèrent à la hauteur du passage à niveau du chemin de fer de  Pont ar Stang, les résistants les attaquèrent à la grenade et au fusil  mitrailleur, en tuant trois et en blessant plusieurs. 
Vite remis de leur surprise, les Allemands qui étaient des soldats aguerris et  beaucoup plus nombreux, décidèrent d'encercler leurs attaquants.  
Ceux-ci, mal armés, s'enfuirent pour tenter de résister au village du Cloître.  Plusieurs furent fauchés par les mitrailleuses en gravissant le chemin 
menant au bourg, et un canon ayant pris pour cible le territoire du Cloître,  les survivants se replièrent sur les bois du Moustoir et de Coat Bihan.  

C'est alors qu'une répression sauvage commença: les Allemands prirent à  Pénity Raoul quatre otages: Joseph Le Bon et son fils Pierre, Pasquet et 
Marcel Rassin. Jean Louis Roussel put s'enfuir de même qu'Hervé Cam. Les  soldats mirent le feu aux maisons le long de la route: les habitations de 
Daniel, Bourguineau et Mahé, garde-barrière. Dans la première furent  précipités et fusillés les quatre otages; dans la dernière périrent aussi Mme  Mahé et sa fille.  
Pendant ce temps, un autre groupe mettait aussi le feu à la ferme du  Cloître. 

Les fermiers, M. et Mme l'Haridon, ainsi que leur fille Marie, âgèe de 21  ans, s'étaient enfuis à Kerankoz, propriété de M. Suignard. Marie, toute 
bouleversée d'avoir vu plusieurs patriotes blessés sans secours, en avertit  l'abbé Jean Suignard, professeur de philosophie au petit séminaire de Pont 
Croix, en vacances chez sa mère. 

Celui-ci partit sans hésiter à leur secours,
  suivi de Marie et de Louise Bideau âgée de 65 ans, rencontrée en chemin. 

Le lendemain on trouva leurs trois cadavres calcinés dans un appentis de la  ferme du Cloître. L'abbé portait une trace de balle dans la tête. 


Enfin, ce n'est pas tout: M. Deniel et sa fille Emilie, M. Bourguineau et sa  femme née Solange de Visme avaient été arrêté aussi, conduits au bourg et 
fusillés dans la soirée au pied du mur de l'école de garçons.  


Avec André Le Gall, patriote tué le lendemain à côté de la chapelle de  Pénity St-Laurent, cela faisait 33 victimes dont les noms sont gravés sur le 
monument que la commune a érigé à leur mémoire à Pont-ar-Stang.