-ANACR du FINISTÈRE-


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6ème randonnée de la Résistance à Brest
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« Résister doit toujours se conjuguer au présent. » Lucie Aubrac

« Homme libre, toujours tu chériras la mer » Baudelaire

Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance
ANACR du Finistère
www.lesamisdelaresistancedufinistere.com
anne.friant@wanadoo.fr

Sixième Randonnée de la Résistance- Dimanche 15 septembre 2013
BREST, une ville et un port dans la Seconde Guerre Mondiale
19 juin 1940-19 septembre 1944

BREST la Blanche. Le voyageur qui la découvre, si claire, si lumineuse, en surplomb de l'immense bleu de sa rade, du haut de la chaîne finissante des Monts d'Arrée, s'arrête un instant pour s'emplir les yeux de tant de beauté. Continuant son voyage et franchissant l'Elorn et son double pont, l'un, le pont Albert Louppe réservé maintenant aux piétons, l'autre, le tout neuf pont à haubans, ce voyageur a la certitude d'avoir largué les amarres pour prendre la mer. Brest lui apparaît alors comme un fabuleux porte-avion flottant sur l'Atlantique, dirigé de cette haute passerelle qu'est son Hôtel de Ville. L'Amérique est la-bas, en face, à l'ouest.
C'est là, dans le hall de l'Hôtel de Ville, que nous avons rendez-vous avec les organisateurs de cette sixième Randonnée de la Résistance, Charles Paperon, le Français Libre, le Résistant, et Michel Madec. Michel, professeur d'histoire, sera notre guide.
Sous Brest la Blanche, nous partons à la recherche de Brest la Résistante, ville médaillée de la Résistance. Brest la Bleue, le grand port bruissant de ses départs vers Londres avant l'arrivée de l'ennemi le 19 juin 1940, Brest la Rouge qui paya si cher le combat contre tous les fascismes de ses ouvriers de l'arsenal, des chemins de fer, du bâtiment, Brest la Calcinée, détruite par le feu et les bombes après un siège de 40 jours, Brest Libérée le 19 septembre 1944.
Brest, grand port de Guerre qui pendant 4 années d'occupation fut une base pour les sous-marins allemands, un front de la Seconde Guerre Mondiale, un enjeu de la Bataille de l'Atlantique.

Un livre de Paul Kennedy* paru en septembre 2012 me semble éclairer l'ensemble de notre parcours.

L'historien britannique Paul Kennedy situe le tournant de la Seconde Guerre Mondiale à partir de la conférence de Casablanca de janvier 1943. Dans ce livre, « Le Grand Tournant », il décrit et analyse cinq grandes campagnes qui sont autant de moments décisifs vers la victoire des Alliés. Parmi ces campagnes, trois nous concernent particulièrement aujourd'hui:

  • la bataille d'Angleterre ou les enjeux de la suprématie aérienne;

  • la bataille de l'Atlantique ou la question de la domination sous-marine;

  • les combats d'Afrique du Nord et du front de l'Est où fut enfin contrée la Blitzkrieg.

A l'issue du succès du Débarquement Allié de novembre 1942 en Afrique du Nord, Churchill, Roosevelt et les chefs d'état-major se rencontrèrent à Casablanca pour décider de la stratégie anglo-américaine.
« Les marines, forces aériennes et armées occidentales devaient s'atteler immédiatement à une mission opérationnelle triple:
-sécuriser les lignes transatlantiques, afin que les convois à destination de la Grande-Bretagne traversent sans encombre;
-obtenir la suprématie aérienne en Europe occidentale et centrale, afin de permettre au Royaume-Uni de servir de rampe de lancement à l'invasion du continent et de plate-forme pour la destruction systématique par voie aérienne du Troisième Reich;
-prendre pied sur les rivages tenus par l'Axe afin de porter le fer au coeur du pouvoir nazi 
».
En Bretagne, à Brest, cette triple mission est déjà à l'oeuvre:
  • réseaux de renseignements pour fournir aux Alliés toutes les informations sur la base sous-marine, le mur de l'Atlantique, les mouvements de troupe, tout ce qui présente un intérêt stratégique; le sabotage;

  • les filières d'évasion des aviateurs alliés abattus en mission au dessus de notre territoire;

  • la mise en œuvre de toutes les formes possibles de Résistance – tracts, journaux, graffitis, sabotages, véritable guérilla urbaine en 42 - afin d'aider le Premier front, celui de l'Est, dans son terrible effort de guerre contre l'Allemagne nazie, 20 millions de morts pour l'Union Soviétique - et afin de préparer le Second Front, tant espéré, qui sera le débarquement des Alliés en Normandie.

Loin de Brest, de l'Escadrille Normandie-Niemen à l'Afrique du Nord, des Finistériens sont au combat.

Ces objectifs seront atteints, mais à quel prix. La répression fut féroce. L'ennemi fut grandement aidé par délateurs et collaborateurs y compris dans les plus basses oeuvres. Brest, le Finistère, perdit l'élite de ses Résistants. Ces cadres manquèrent cruellement lors de l'organisation des combats de la Libération et du rétablissement de la République.

Emmenés par Michel, c'est sur ces traces que nous sommes partis d'un bon pas, parcourant de stèle en monument ou plaque de rue la riche histoire de Brest, ville emblématique de toutes ces luttes contre la « bête immonde » nazie et le régime collaborationniste de Vichy.
Notre guide était le meilleur que l'on puisse souhaiter. Son érudition, son aisance, son amour de Brest, son profond respect pour tous ces héros dont il évoquait le parcours ont fait l'unanimité. Tous les participants ont été éblouis par tant de talents. Beaucoup nous ont dit en avoir aimé cette ville, à l'histoire si tourmentée, encore davantage.
Tous, dans la même émotion, nous avons salué:
Victor Le Gorgeu, maire de Brest, un des 80 parlementaires à avoir dit « non » à Pétain le 10 juillet 1940, résistant et futur commissaire de la République à Rennes dès août 1944;
Louis Jean Elie et les « onze martyrs » de l'affiche rouge du 10 décembre 41- fusillés au Mont-Valérien-;
les cheminots résistants, dont Jean-Marie Teuroc, André berger – ils seront fusillés le 17 septembre 43, le groupe des 19 FTP Brestois, une autre affiche rouge-;
Henri Rol-Tanguy, le Libérateur de Paris aux origines brestoises;
Saint-Pol-Roux mort à l'hôpital civil, victime des brutalités d'un soudard allemand;
le Commandant Drogou, qui a rejoint la France Libre dès le 24 juin 40;
l'Amiral Philippon et les réseaux de renseignements Confrérie Notre Dame et Alliance;
Henri Moreau, responsable pour le Finistère de la propagande pour le parti communiste- fusillé le 17 septembre 43 au mont-valérien;
Mathieu Donnart, « Poussin », chef des FFI du Finistère fusillé en juin 44 et son second, le Colonel Fonferrier, alias « Rossignol », arrêté, déporté, mort en déportation;
Anna Stéphan, née Saouzanet à Esquibien, de la rue Coat-ar-Guéven, héroïne méconnue de ces temps troublés, les trois FTP arrêtés dans la même rue , tous fusillés;
« Tante Yvonne » du réseau « Johnny » qui, sous couvert de conversations mondaines, notait de précieux renseignements qui finissaient à Londres; Marie et Maurice Gillet, les frères Guézennec, Alice Coudol et tant d'autres, membres du réseau « Alliance », tous arrêtés en septembre 1943. Déportés, ils disparaîtront dans « la nuit et le brouillard » (NN) ;
le plus jeune fils de lord Campbell, l'héroïque aviateur de 22 ans qui se sacrifia pour toucher le croiseur Sharnhorst. Enterré au cimetière de Kerfautras; il reçut les honneurs de l'ennemi impressionné par son courage; sa tombe fut fleurie toute la guerre par les Brestois(e)s;
…..prenez le programme et suivez Michel, notre incomparable guide, sur « Les traces de la Résistance à Brest », de l'Hôtel de ville à la gare, de l'hôtel Continental à la place Wilson, de l'abri Sadi-Carnot au Château.... Rencontrez comme nous des témoins et acteurs de cette Résistance, tels Arthur Baron et Charles Paperon.
Brest, un port, une ville dans la guerre.
Après le verre de l'amitié qui concluait cette journée, nous nous sentions des citoyens éclairés, liés entre eux par ce passé riche de personnalités lumineuses et de leur engagement profondément ancré dans les valeurs humanistes.

Ce dimanche, Barbara, il ne pleuvait pas sur Brest.

Merci à Arthur et Charles, merci à Michel. Merci au comité ANACR de Brest.
Merci au maire, François Cuillandre, pour le soutien apporté à cette sixième Randonnée de la Résistance dans sa ville, Brest.

Anne Friant-Mendrès



* Paul Kennedy « Le grand Tournant »sep 2012 chez Perrin

6ème RANDONNEE
DE LA RESISTANCE
 BREST, UNE VILLE ET UN PORT
DANS LA GUERRE

Dimanche 15 septembre 2013

Départ de la randonnée à 10h00
devant la mairie
 
Deux circuits (un le matin, l’autre l’après-midi)
d’ environ 2 heures de marche chacun
 

 
Prévoir votre pique-nique, de bonnes chaussures et un vêtement de pluie.
Prévoir aussi une carte d'identité car le pique-nique a lieu dans la base navale.
 

 
LA SIXIEME RANDONNEE DE LA RESISTANCE

AURA LIEU A BREST LE DIMANCHE 15 SEPTEMBRE

 

Passant, marcheur, randonneur, souviens-toi : du Finistère à l' Europe, de l' Europe au Finistère, des lieux de mémoire incontournables qui ne sont pas les plus connus ni les plus reconnus des éléments patrimoniaux mais qui font partie intégrante de notre Patrimoine et de notre Histoire : ce sont des plaques et des stèles disposées à plusieurs endroits de Brest, parfois à peine visibles si l'on n'y prête attention, humbles lieux de mémoire qui nous rappellent le sacrifice des hommes et des femmes durant le second conflit mondial. Au nom des valeurs humanistes et démocratiques, dans une cité portuaire entièrement contrôlée par l'Occupant, ces hommes et ces femmes se sont opposés au totalitarisme nazi ainsi qu'au régime collaborationniste de Vichy.


Après le succès des randonnées dans les Montagnes noires (2008), dans les Monts d’ Arrée (2009), à Douarnenez (2010) et au Cap Sizun (2011), l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance du Finistère (A.N.A.C.R. 29) organise de nouveau (comme en 2012) sa Randonnée de la Résistance à Brest, une des 17 villes de France médaillées de la Résistance.
Le parcours, composé de deux circuits (un le matin, l’autre l’après-midi) d’ environ 2 heures de marche chacun, sera jalonné de plusieurs étapes qui permettront notamment d’évoquer plusieurs aspects de la Résistance (la présence des réseaux, des mouvements de Résistance, les filières d'évasion des aviateurs anglais, les FFI, les FTP, les Français Libres, les arrestations et la répression contre les Résistants...) et de l'Occupation dans la Cité du Ponant (les abris, les bombardements, l'évacuation des Brestois...), sans oublier le siège et la Libération de la ville.
Les non marcheurs pourront nous rejoindre aux lieux et aux heures de départ et d’ arrivée, mais aussi lors du pique-nique et/ou à l’occasion du pot de l’amitié.

LES ETAPES DE LA 6ème RANDONNEE DE LA RESISTANCE
BREST, UNE VILLE ET UN PORT DANS LA GUERRE


Parcours n° 1

  1. Départ (10h) de la Mairie (Brest, "ville médaillée de la résistance" + le maire Victor le Gorgeu).
  2. La Rue des Onze Martyrs (le groupe Elie et les "onze martyrs").
  3. La Gare sncf (cheminots FTP, départ pour le STO et évacuation des brestois) via la Place Henri Rol-Tanguy (1908-2002).
  1. L'Hôtel Continental, siège de l'Etat-Major naval allemand (sa destruction par le groupe Elie en avril 1941), Rue Emile Zola.
  2. La Place du Président Wilson (reddition allemande le 18 septembre 1944).
  3. La plaque de l' Hopital Civil et de Saint-Pol-Roux (1861-1940) (récit), Rue Traverse.
  4. L' Abri Sadi Carnot, sur la Place Sadi Carnot (une ville sous les bombardements, le siège de Brest, le drame du 8/09/44).
  5. Le Cours Dajot (le monument américain;la base navale et au loin la base sous-marine, le rôle stratégique de Brest et la destruction de la ville).
  6. Le Château, ancienne prison (+ évocation du Fort Montbarey et des républicains espagnols internés).
  7. La stèle du Commandant Drogou (un des rares officiers à rejoindre la FL dès le 24 juin 1940). Evocation de La France Libre à Brest (+ l'amiral Philippon, alias "Hilarion" et le réseau CND+ réseau "Alliance").
  8. (Belvédère de Recouvrance) Vue sur Pontaniou, ancienne prison (nombreux résistants internés).

Pique-nique dans la base navale (Porte tourville) vers 12h30. Carte d'identité nécéssaire pour entrer dans base navale. (chaises et tables prévues sous chapiteau à l’intérieur de la base navale - possibilité de laisser les sacs à dos à l’abri Sadi Carnot, plan vigipirate oblige).
Rencontre avec un témoin.

14h : Porte Tourville pour la suite du parcours (en tram pour arrêt Pilier-Rouge).

Parcours n°2

  1. (14h15) Le Cimetière de Kerfautras (le drame de Mers-el-Kébir, les aviateurs anglais et les filières d'évasion, les réseaux de renseignement, les bombardements).
  2. La Rue Henri Moreau (1908-1943). Evocation des fusillés FTP du Mont-Valérien.
  3. La Rue André Berger (1922-1943).
  4. La Plaque Mathieu Donnart (1904-1944; chef départemental des FFI; rôle des FFI dans libération), Rue Jean Jaurès.
  5. La Plaque de la Rue Coat ar Guéven (des FTP fusillés sur place).
  6. La Plaque de la Rue Glasgow (Résistants arrêtés et fusillés à la prison du Bouguen).
  7. L' Hôpital Morvan (les blockhaus).
  8. Retour en Mairie vers 17h (pot offert par la municipalité?).


Ces itinéraires nous permettront aussi d' évoquer d'autres sites et patrimoines de la Cité du Ponant :

l'Eglise Saint-Martin, la Tour de la Motte Tanguy, le Plateau des Capucins, les rues Jean Jaurès, de Siam, de Saint-Malo, des plaques en l'honneur de Victor Ségalen, d' Edouard Mazé, etc.