« Communiquer, pour résister. » Un très beau sujet, toujours d'actualité, pour le concours national de la Résistance et de la Déportation 2013, mais aussi « un fil directeur de la vie et de l'oeuvre d'un personnage hors-norme, le cinéaste René Vautier ».
Le réalisateur d'Avoir vingt ans dans les Aurès, né à Camaret en 1928, a chaleureusement accueilli, chez lui, à Cancale, cinq élèves du collège, guidés par leur professeur d'histoire-géographie, Pascal Prigent. C'est surtout sur ses années de résistance que le petit groupe a interrogé René Vautier, afin de réaliser un dossier collectif (Marie-Amélie Borgne, Gildwen Fréneau, Caroline Guével, Rodrigue Henry) ou de parfaire, par un bel exemple, sa préparation au devoir individuel (Erwan Croguennec).
Pour René et ses camarades des Éclaireurs de France, tous les moyens étaient bons pour résister. La poésie fut, sans doute, la plus belle de ses armes, comme lorsqu'il déclamait aux paysans cornouaillais, les vers anti-prussiens de Victor Hugo.
Guidé par ses aînés des Éclaireurs et par ses enseignants, René Vautier n'a eu de cesse de mener à bien ses nombreuses missions, souvent périlleuses. À la fois pourvoyeur de grenades et agent de renseignement, grâce aux nombreux relevés des angles de tir des casemates allemandes du sud Finistère, il n'a pas laissé insensibles les adolescents, très attentifs également à sa carrière de cinéaste engagé. « Il a troqué son arme pour une caméra et, s'il n'a plus combattu, il a filmé des conflits, en particulier la guerre d'Algérie, tout en restant pacifiste, bien conscient des atrocités des guerres et de leur absurdité. »
À 85 ans, René Vautier a toujours des projets, « une manière de résister et un exemple à suivre ». Cet échange, instructif, fera l'objet d'un article, bientôt publié dans le prochain numéro de la revue Notre Musée, le périodique du musée de la Résistance nationale.