Le dernier Poilu vient de nous quitter, mais le souvenir de près de 1 million et demi de tués, des millions de blessés et de gazés, des millions de veuves et d'orphelins reste et restera présent avec force chaque 11 novembre, lorsqu'autour des Monuments aux Morts où leurs noms sont gravés, la Nation, dans chaque ville et village de France, rend hommage à leur sacrifice pour préserver l'indépendance et l'intégrité de notre pays.
Le 18 juin, commémorant l'Appel historique du Général de Gaulle qui garda jusqu'à la victoire finale la France aux côtés des Alliés dans le combat pour abattre l'Allemagne nazie et les autres fascismes, le 27 mai, associé au nom emblématique de Jean Moulin et qui marqua l'unité sous l'autorité du Général de Gaulle de toutes les forces engagées sur le sol national dans la Résistance à l'occupation nazie et au régime collaborateur pétainiste, le 8 mai 1945, qui consacra la victoire finale des peuples et de la coalition antihitlérienne contre la barbarie nazie, sont les dates indissociables de l'hommage qui doit être rendu à celles et ceux qui, refusant l'abaissement national, la servitude, la négation de l'homme et de ses droits, se dressèrent souvent au prix de leur vie pour que nous vivions dans un pays libre dans un monde qui devrait l'être davantage
Le second conflit mondial du XXème siècle fut celui des génocides, des assassinats de masse, de l'extermination programmée des opposants, dont les camps de concentration de l'Allemagne nazie et de ses alliés furent un rouage essentiel dans leur mise en œuvre. Le 27 janvier, jour anniversaire de la libération en 1945 du camp d'Auschwitz, le dernier dimanche d'avril, durant lequel est chaque année rendu hommage à celles et ceux qui souffrirent et disparurent dans les camps de la Mort, et le 19 juillet, anniversaire de la Rafle du Vel d'hiv, tragique symbole des persécutions raciales mises en œuvre par le régime dit de l'Etat français, sont inséparables du devoir de mémoire que nous avons envers celles et ceux qui furent victimes de l'horreur.
Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, après la capitulation japonaise du 2 septembre 1945, en Indochine que l'Empire nippon avait occupée, notre pays a été engagé de décembre 1946 à 1954 dans une guerre l'opposant à la République du Vietnam qui avait proclamé son indépendance. Depuis 2005, le 8 juin de chaque année, hommage est rendu aux plus de 100 000 soldats français et de l'Union française tombés alors en Indochine.
De 1954 à 1962, plus de deux millions de jeunes soldats français prirent part en Afrique du Nord, principalement en Algérie, à d'autres conflits d'indépendance, dans lesquels près de 30 000 d'entre eux tombèrent et qui fit plusieurs centaines de milliers de victimes civiles et militaires, maghrébines et françaises. Un conflit resté jusqu'à nos jours très présent dans la mémoire de ceux qui y participèrent, de celles et ceux dont un fils, un frère, un fiancé ou un mari était alors sous les drapeaux. Le 19 mars est l'anniversaire du jour qui, en 1962, marqua le passage d'une logique de guerre à une logique de paix dans les rapports entre les peuples français et algérien, un hommage est depuis 2003 rendu le 5 décembre aux morts de ce conflit; depuis 2001, un autre l'est, le 25 septembre, aux combattants des forces supplétives de l'Armée française qui y participèrent.
Il est important à nos yeux que toutes ces dates, symboliques d'événements majeurs de notre histoire et même de celle du monde, qui ont influencé douloureusement le destin de notre pays, soient, pour les générations contemporaines et futures, pour les jeunes - dont nous nous réjouissons de constater qu'ils participent plus nombreux aux commémorations, non seulement des moments de recueillement mais aussi de transmission de notre mémoire nationale, d'enseignements précieux, d'affirmation de valeurs humanistes, démocratiques, patriotiques et de paix dont notre société a besoin.
C'est pourquoi, nous ne pourrions que nous opposer avec la plus extrême détermination à toute velléité d'instaurer une «Journée unique du Souvenir» qui, en supprimant l'essentiel de ces dates mémorielles, aboutirait de fait ~à relativiser voire à escamoter des pans entiers de notre histoire, et par là même les valeurs et les sacrifices qui en sont indissociables. Ce serait inacceptable.
NOM DE L'ASSOCIATION:
Comité départemental de :
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TYPE DE LETTRE D'ACCOMPAGNEMENT
A. le juillet 2008
Monsieur le Président,
Depuis décembre 2007, M. le secrétaire d'Etat à la Défense chargé des Anciens Combattants a confié à une Commission, présidée par le Professeur André Kaspi, la mission de «réfléchir à l'avenir et à la modernisation des commémorations et célébrations publiques», la commission ayant «pour mandat de dresser le bilan de la situation actuelle, en ce qui concerne notamment le nombre, les formes et le contenu des commémorations publiques existante,s».
La mission confiée à cette Commission, dont la composition écarte toute Association d'Anciens Combattants, Résistants ou Déportés, est concomitante de déclarations - notamment de parlementaires - évoquant la mise en place d'une «Journée Unique du Souvenir», à l'image du Memorial Day américain.
Cette dernière option serait totalement inacceptable, car toutes les grandes dates lors desquelles nous nous retrouvons pour rendre hommage à celles et ceux qui sont tombés pour notre pays, à celles et ceux qui furent victimes de la guerre et de la barbarie, sont des moments de recueillement et de transmission de la mémoire de conflits qu'il ne convient pas d'amalgamer de manière indistincte, mais dont au contraire il est nécessaire de montrer à tous - et en particulier aux jeunes - la part que chacun a pris dans notre histoire nationale.
Tel est le sens, Monsieur le Président, de l'Appel que nous lançons à destination de l'opinion publique et des Pouvoirs publics, et auquel nous serions heureux que vous vous y associiez.
Nous avons un devoir de mémoire.
Recevez Monsieur le Président, l'assurance de nos sentiments de fraternité combattante.
Signé:
Président départemental de l'ANACR
Vous trouverez sous ce pli deux exemplaires de cet Appel «Pour le respect de toutes les dates de mémoire», afin que, si vous en partagez la démarche, vous puissiez en envoyer un directement à :
Monsieur le Préfet de .
Ainsi qu'un autre au Comité départemental de l'ANACR de . . . . . . . . . . .. . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. , qui centralise
toutes les prises de position en faveur de toutes les dates de mémoire.