le Conseil National de la Résistance et son Programme
Le 27 mai 1943,dans Paris occupé, était créé, sous la présidence de Jean Moulin, en accord avec le Général de Gaulle, le Conseil National de la Résistance.
Le 21 juin 1943 Jean Moulin était arrêté à Caluire. Grâce à son courage – Jean Moulin est mort sans avoir parlé- le Conseil National de la Résistance ne fut pas démantelé.
Moins d’un an plus tard, le Conseil National de la Résistance s’accordait sur un programme de libération et de reconstruction de la France.Qu’est donc ce « Programme du Conseil National de la Résistance », riche héritage qui serait, aux yeux de certains observateurs de la société française, d’une troublante actualité ? Aux heures terribles du conflit mondial, en France occupée, les Résistants rassemblés
au sein du Conseil National de la Résistance (CNR) préparèrent la paix en inventant ensemble les futures conquêtes sociales, économiques et démocratiques de la libération. Le 15 mars 1944, le Conseil National de la Résistance adopta à l’unanimité un programme ambitieux publié clandestinement sous le titre « Les Jours Heureux ».
Ce programme comportait deux parties. La première était un plan d’action immédiate destiné à libérer au plus vite le pays de « l’oppresseur hitlérien » et des « hommes de Vichy ». La seconde partie, socle de notre modèle social français, allait construire sur une France ruinée et en partie détruite par la guerre, une société démocratique, plus juste, plus solidaire. Elle annonçait les grandes conquêtes de la Libération, nationalisation de l’énergie, sécurité sociale, retraite..
Troublante actualité ?
Citons un des articles :
« - un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine. »
Faut-il rappeler que ce programme fut appliqué à la Libération dans une France dévastée, pillée par l’occupant et ses collaborateurs ?
Que manque-t-il donc à la France prospère d’aujourd’hui qu’il faille renoncer à ces conquêtes de la Résistance ?
Ecoutons parler à France-Inter en mars 2006, le Résistant Maurice Kriegel-Valrimont :
« Ils nous ont dit - Vous êtes fous ! -
La France n’avait plus de ponts, la France n’avait plus de charbon, la France n’avait plus d’acier, la France n’avait plus d’énergie…Nous sommes passés outre et nous avons fait les choses annoncées. Et la preuve a été faite : l’investissement social est un investissement économique formidable. Les trente glorieuses n’auraient pas été possibles si nous n’avions pas fait cette législation sociale. »
« Résister se conjugue toujours au présent »
Les Ami(e)s de la Résistance(ANACR) du Comité de La Forêt-Fouesnant
Le Programme du CNR peut être lu sur notre site.
Il y aura soixante sept ans, le 27 mai 2010, fut créé le CNR. N’oublions pas.