Source : LE TÉLÉGRAMME Cérémonie du 8 mai à Trédudon le Moine. A gauche : À Berrien, des élus indignés par le taguage du panneau à Trédudon-le-Moine 08 mai 2022
Élus de la commune et représentants du Parti communiste français étaient venus nombreux dénoncer l’acte de vandalisme du 24 avril 2022. Une importante délégation du Parti communiste français était représentée, ce dimanche 8 mai, à Berrien, pour dénoncer le récent taguage d’un panneau à Trédudon-le-Moine, premier village résistant de France. Il y avait beaucoup de monde, dimanche après-midi 8 mai, devant la stèle rappelant le titre décerné en 1947 par l’État-Major des FTPF (Francs-Tireurs français) au village de Trédudon-le-Moine, premier village résistant de France, en souvenir de ses actions durant la Seconde Guerre mondiale dont le 8 mai célèbre la fin. Une stèle dont le panneau explicatif a été tagué le 24 avril 2022, jour du souvenir des déportés, d’un BZH Libre, de deux hermines et recouvert de peinture. Un panneau tagué près du monument aux morts de Trédudon-le-Moine « Ignoble démarche » De nombreuses personnalités du Parti communiste français étaient présentes pour dénoncer ce que Pierre-Yves Thomas, représentant la Fédération 29 du PCF, a qualifié « d’ignoble démarche de personnages nostalgiques d’un temps révolu mais qui a, depuis quelque temps, des résurgences des plus inquiétantes ». Des mots que n’ont pu qu’approuver Gérard Lahellec, sénateur communiste des Côtes-d’Armor, et les représentants des Jeunesses communistes et du PCF national. Lourd tribut L’orateur a rappelé l’histoire du village, insistant sur « le lourd tribut payé par le village de Trédudon lors des représailles nazies : vingt-deux fusillés, onze tués au combat et seize déportés, dont dix mourront dans les camps.
Il a conclu en précisant qu’il « semblait nécessaire de se réunir, en ce 8 mai, afin de dire non à cet acte inqualifiable et aussi rendre hommage aux habitants de ce petit village de Centre-Bretagne qui ont maintenu, de juin 1940 à août 1944, une parcelle de France libre ». Hubert Le Lann, maire de Berrien, a, de son côté, fait part de son incompréhension et de son indignation face à un acte d’une imbécillité sans limite ». Il a tenu à préciser que les dégâts seraient bientôt réparés et que l’ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants), également représentée dimanche, participerait à la réfection du panneau.
Dimanche 24 avril 2022, un riverain a remarqué que le panneau qui expliquait l’histoire du village de Trédudon Le Moine, à Berrien (Finistère), avait été vandalisé. La commune a reçu le titre de premier village résistant de France en 1947. Dimanche 24 avril 2022, le panneau racontant l’histoire du village de Trédudon Le Moine, à Berrien (Finistère) a été vandalisé. Nous avons été alertés dimanche matin par une personne résidant dans le village. J‘ai aussitôt procédé à un signalement auprès de la gendarmerie de Carhaix. Une brigade s’est rendue sur place le lundi afin de relever des indices, indique Hubert Le Lann, le maire, scandalisé par ce vandalisme. Premier village résistant de France
Le village, classé comme le premier village résistant de France, possède une stèle explicative. De juin 1940 à août 1944, le village a maintenu une parcelle de France libre. Dès le 16 juin 1940, l’organisation clandestine du Parti communiste français, dirigée par Pierre Plassart, y a stocké des armes britanniques avec la complicité et le soutien de toute sa population.
Un refuge pour les résistants traqués
Trédudon Le Moine sera à la fois un dépôt d’armes, un refuge pour les résistants traqués, un lieu de réunion et un centre de décision pour les dirigeants nationaux et régionaux des Francs-tireurs et partisans français (FTPF). C’est pourquoi l’État-major national lui a décerné le titre de premier village résistant de France.
Le panneau démonté
La stèle a été inaugurée en 1947 par le professeur Marcel Prenant chef d’état-major des FTPF et les chefs régionaux en présence de l’ensemble des résistants du département. La municipalité a fait démonter le panneau afin de tenter d’effacer les traces de peinture. Sachant que les méfaits se sont produits le jour du souvenir des déportés, faut-il y voir un symbole ? », s’inquiète Hubert Le Lann. La municipalité de Berrien a décidé de procéder au remplacement du panneau dans les délais les plus brefs.