Le général François Cann, fils d’André Cann, entouré de sa femme Françoise, de Soazik Klein, sa fille, et de Brigitte Rouillac, sa nièce. (Le Télégramme/Lannig Stervinou)
Membre important du réseau Dahlia, André Cann a permis le sauvetage de nombreux alliés. La Ville de Quimper a donné, ce jeudi matin, son nom à une allée près du stade Nicolas-Kervahut.
L’allée André-Cann, à proximité du stade Nicolas-Kervahut, a été inaugurée ce jeudi matin par le maire de Quimper, Ludovic Jolivet, en présence du général François Cann, le fils du résistant honoré. « J’ai passé mon enfance ici et le réseau Dahlia y était installé. J’étais chargé de balayer le trottoir pour prévenir de l’arrivée des camions allemands qui localisaient les émissions radio. Je me souviens de ces jeunes pilotes qui n’arrêtaient pas de rigoler dans le grenier et qui mettaient un bazar terrible », raconte le général.
Trente pilotes anglais, américains, néo-zélandais sont partis d’ici en direction de Loctudy pour être rapatriés vers l’Angleterre. Le réseau Dahlia, spécialisé dans la récupération des pilotes alliés abattus au-dessus de la France, était commandé par le lieutenant de vaisseau Yves Le Hénaff, dont une rue porte déjà le nom, à côté. André Cann était son adjoint.
Le naufrage du « Jouet des flots »
En février 1944, le réseau recevait l’ordre de mettre fin à ses fonctions et de rejoindre l’Angleterre. L’évasion s’était faite à partir de Loctudy, le 3 février 1944, à bord du « Jouet des flots », mais une très forte tempête avait jeté le bateau à la côte dans la Baie des Trépassés.
La plupart des membres du réseau et les alliés escortés avaient été arrêtés par les Allemands basés à Audierne. Yves Le Hénaff, après plusieurs jours d’interrogatoire et de torture, avait été transféré au camp de Dachau, où il était mort peu après son arrivée.
Déguisé en marin pêcheur, André Cann avait échappé de peu à la capture et, un mois plus tard, avait réussi à gagner l’Angleterre à partir des Côtes-d’Armor.
En juin 1944, il avait débarqué en Normandie comme officier de liaison à l’état-major du général Patton au sein duquel il avait participé à la campagne de France et à celle d’Allemagne jusqu’à Berlin où il était resté pour créer le poste de la DST (direction de la surveillance du territoire).