MAURICE BON
Maurice Bon est né à Elliant le 10 février 1920. Tout jeune, il vient habiter à Quimper où il fréquente l'école Saint-Joseph puis le Likès. Il fait partie de la troupe scoute de cet établissement, conduite par l'abbé Kerbrat, capitaine de réserve et éminent résistant qui disparaitra la veille de la Libération, probablement sous les balles allemandes.
En 1937 il est l'un des premiers à s'inscrire à l'aéroclub de Cornouaille, à la section d'Aviation populaire qui vient de se créer.
Il obtient son brevet de pilote de tourisme le 10 juin 1938. En décembre de la même année, il effectue sa préparation militaire et le 31 janvier 1939 il s'engage dans l'Armée de l'Air. Il rejoint Tours puis Angers en qualité d'élève-pilote et obtient son brevet de pilote militaire le 21 avril 1939.
Dirigé sur Châteauroux, il passe ensuite par Avord puis par le Centre d'instruction de la chasse à Montpellier. Il vole sur Morane 230, North American NAA-57, Bloch 151 et Morane 406 mais enrage de ne pas partir au front.
Le 31 août, quelques semaines après l'armistice du 22 juin 1940, il est démobilisé et rejoint un camp « Jeunesse et Montagne » à Charmant Som.
Réintégré dans l'Armée de l'Air le 9 mai 1941, il retrouve le Groupe de Chasse II/I (prononcer « deux/un ») au Luc, où il vole sur Bloch 152 et Potez 25.
Volontaire pour l'Afrique occidentale française, il quitte Le Luc pour Dakar. Le 17 mars 1942, il est affecté aux Formations aériennes de Madagascar, à Tananarive-Ivato, où il vole sur Morane 406.
Le 18 janvier 1943 Maurice Bon signe un engagement dans les Forces aériennes françaises libres puis se porte volontaire pour faire partie des renforts pour le « Normandie » en Russie. Il est nommé aspirant et rejoint cette unité le 15 mai 1943.
Après un entraînement très rapide sur YAK 1, il prend sa place comme pilote en escadrille et participe activement à la bataille d'Orel.
Le 19 juillet il abat un Junkers JU 88, le 30 août un Junkers JU 87. Puis du 4 septembre au 7 octobre, il ajoute 4 victoires à son palmarès.
Le 13 octobre 1943, le sous-lieutenant Maurice Bon en est à sa 72ème mission de guerre. Ce jour-là, à midi, une mission à 12 YAK 9 part pour le secteur de Lénino-Baïevo. Un gros engagement a lieu avec plusieurs Focke-Wulf 190. Alors qu'il attaque un chasseur ennemi, il est lui-même touché et percute le sol.
Le 17 octobre des pilotes russes du 20ème Régiment de la Garde confirment la mort de Maurice Bon et ses papiers sont rapportés le 26 octobre.
Le Commandant Pouyade, qui commande le « Normandie » à cette époque, rendra un vibrant hommage à ce valeureux pilote en ces termes :
« En le perdant, c’est un excellent français, un combattant talentueux et un ami fidèle que nous perdons. Aussi son nom, de même que son souvenir, resteront gravés dans nos cœurs, comme ils sont inscrits de manière ineffaçable au livre d'or de l'Aviation française ».
Son souvenir est maintenant gravé dans le granit breton de cette stèle devant laquelle chaque 13 octobre la mémoire de Maurice Bon est honorée.
N'oublions pas non plus les quatre autres aviateurs quimpérois morts pendant la Seconde Guerre mondiale et dont nous pouvons lire les noms ici : Paul Borossi, André Vasseur, Raymond Canvel et André Chabay.