Fouesnant, le 4 octobre 2007
Ami(e)s de la Résistance du Finistère
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53 Impasse de l’Odet, Quimper 29 000
Objet : La lettre de Guy Môquet.
Texte de André Bernard :
« Octobre 1941, tournant déterminant dans la lutte. »
La fusillade de Châteaubriant intervient en représailles à l’exécution, le 20 octobre 1941, de l’officier allemand Hotz, commandant la place de Nantes.
Je souhaite revenir (et débattre) sur l’amont ; sur la réflexion qui a précédé cette exécution ; sur les dimensions intellectuelle, philosophique et morale
Il s’agit de braver ouvertement l’occupant, de tenir tête à la police, d’organiser la reconquête de la rue, d’y affirmer la présence d’une Résistance réelle et effective.
L’enjeu est considérable.
Les audaces individuelles sont reconnues comme nécessaires et efficaces. Elles se traduisent d’abord par des distributions de tracts, des graffiti, des prises de paroles spontanées, des réunions-éclairs ; toutes provocations qui contribuent à inquiéter et déstabiliser l’ennemi.
Pour des combattants de la liberté, attachés aux valeurs humanistes, la décision d’ôter la vie est d’une toute autre dimension. C’est un choix grave et douloureux qui sera précédé de longs et difficiles débats. D’autant qu’il s’agit ( nous ne sommes pas dans un western)d’exécuter, c’est à dire de tuer ( en tirant le plus souvent dans le dos) un homme ( pas obligatoirement nazi), d’exposer ainsi la population, les otages à des représailles.
Ce choix a été fait.
Aussi difficile fut-il à prendre, il nous apparaît aujourd’hui comme juste et décisif, comme éminemment politique.
Parce que :
- il donne un autre visage à l’occupation et au nazisme.
- il donne une autre dimension à la Résistance.
La guerre est à nouveau palpable et effective.
La prise de conscience est forte.
A partir d’octobre 1941, l’ennemi n’est plus en sécurité sur le sol français.
C’est un tournant déterminant dans la lutte.
Le passage à l’acte d’exécuter est un acte fondateur de la Résistance.