Concarneau. La libération de la Ville, c’était il y a 77 ans Ouest-France Publié le 24 août 2021 Le 25 août 1944, Concarneau (Finistère) était libérée. Les acteurs de l’Histoire, aujourd’hui décédés, ont raconté les dernières heures de l’occupation. Des commémorations sont prévues. Photo : Un groupe de résistants au cours des dernières heures de l’occupation de la Ville. | OUEST-FRANCE « Le 16 août, rappelait Yves Gourlay, résistant rospordinois, aujourd’hui décédé et interrogé au début des années 2000, nous quittons à pied Rosporden (Finistère) pour Concarneau. Nous arrivons à Colguen où se trouvent les Américains et des tanks. De là, nous poursuivons jusqu’à la Maison-Blanche, où les Américains, au moyen d’un haut- parleur, demandent aux Allemands de se rendre. Les Allemands s’étaient repliés en ville. Le 17 août, nous sommes à Saint-Jacques, dans l’anse du Lin. » Depuis la casemate du Cabellou, les Allemands prennent Yves Gourlay et ses camarades pour cible. Louis Lamézec, Alain Faron et le chef Bertrand Barillec sont blessés. Le 17 août, le capitaine Charron du Jedburgh Gilbert, qui avait appuyé la libération de Rosporden, apprend que « les Américains attaquaient Concarneau. » La riposte allemande La riposte allemande est vigoureuse. « Rien n’est aussi désagréable que d’être pris ainsi à partie, allumé comme on dit, par ces armes meurtrières. Les petits obus éclatant au ras du sol, projetant leurs éclats un peu partout. Chez les Américains, ce fut une belle panique aussi. Il y a eu un repli général et des ambulances en urgences », rapporte le capitaine Charron. À 14 h, les chars américains, FFI et FTP, attaquent le blockhaus des Sables Blancs et le barrage de Kerandon. La 7e compagnie est engagée dans des combats de rue. Mais vers 19 h, faute d’appui de chars, ils doivent se replier. Le 19 août 1944, les résistants soutiennent l’offensive américaine sur la position des Sables Blancs, du Rouz, du Cabellou, de l’hôtel Atlantic. Le lendemain, les Américains se retirent et prennent le chemin de Lorient. Un fait qui a étonné les derniers témoins interrogés, il y a une dizaine d’années. Ce 20 août, le capitaine de corvette Notholt, reçoit la lettre de reddition et le surlendemain, l’occupant met le cap sur Lorient. La veille de la libération, le 24 août 1944, Louis Krebs, maire de Lanriec, est tué, tandis que les escarmouches se multiplient, notamment à Kerviniou. Le 25, FFI et FTP rentrent triomphalement dans la cité libérée après quatre longues années d’occupation. « La quête de la liberté, ce bien précieux, est un combat de tous les jours. Mourir à 20 ans, n’est pas une simple formalité », rappelait Louis Quénéhervé, résistant rospordinois en 2006.