La Ville s’apprête à inaugurer un « Chemin de la mémoire » en hommage aux Compagnons de la Libération. Une manière de rappeler, aux nouvelles générations, l’engagement fort de certains Finistériens dans la Résistance et la libération de Quimper.
Après le centenaire de la Guerre 14-18, la Ville s’est lancé un nouveau défi : mettre en lumière des héros de la Libération. L’histoire méconnue des 53 Compagnons finistériens de la Libérations sera largement diffusée à travers cinq panneaux permanents qui constitueront ce Chemin de la mémoire entre le Pont Pissette et le monument de la Libération, en passant par la place de la Résistance. « Une forme un peu plus moderne de la mémoire », précise Isabelle Le Bal, première adjointe.
Cinquante-trois Finistériens
Une première dans le département. Jusqu’ici aucun monument ne rendait hommage aux Compagnons de la Libération. Ces héros ont été choisis et nommés par le Général de Gaulle pour le rôle important qu’ils ont joué dans la Résistance. Il s’agit du deuxième ordre national après la Légion d'honneur. Parmi les 1 038 Compagnons français, 53 sont finistériens.
Beaucoup plus que la moyenne ! En comparaison, le Morbihan en compte sept, les Côtes-d’Armor quatorze et l’Ille-et-Vilaine onze. Un engagement méconnu, que la Ville souhaitait mettre en lumière à travers une exposition permanente, le Chemin de la mémoire.
Une journée dédiée à la mémoire
« L’histoire, ce n’est pas que dans les musées et les livres : elle se vit au grand jour », explique Isabelle Le Bal, fière d’arriver au bout de ce projet mené aux côtés de Roger Guillamet, représentant l’Association des familles des Compagnons de la Libération.
Un travail de longue haleine, qui aura nécessité cinq années de recherches et création.
Un travail qui pourrait d’ailleurs être étendu à d’autres sites emblématiques de la Libération comme la maison de Max Jacob, le Réseau Johnny à Kerfeunteun ou la Compagnie de Briec.
L’inauguration de ce Chemin de la mémoire aura lieu vendredi 11 octobre, à 17 h 30, au départ du pont Max-Jacob, près de la stèle du Général de Gaulle. Avant cela, un colloque se tiendra dès 9 h 30 au centre des congrès de Chapeau Rouge, avec au programme, table ronde, projection de films et conférences.
Affiche de la Libération de Quimper. (Archives municipales de Quimper)
Pour les visiteurs les plus curieux, un flashcode sera disponible sur chaque pupitre du chemin, pour creuser le sujet et découvrir le reste de l’histoire.
Une exposition de l’Office nationale des anciens combattants (ONAC) retraçant les parcours individuels des 53 Compagnons finistériens sera aussi accessible au centre des congrès puis dans le hall de la mairie, avant de circuler dans le département.
Les Compagnons de la Libération Roger GUILLAMET
06 septembre 1910 - Le guilvinec (29730 FINISTERE FRANCE)
14 Mai 2000 - Le guilvinec (29730 FINISTERE FRANCE)
Compagnon de la Libération par décret du 01 Février 1941
Biographie
Fils de marin pêcheur, Roger Guillamet est né le 6 septembre 1910 au Guilvinec dans le Finistère.
Après le certificat d'études, il devient à son tour marin pêcheur avant de s'engager dans la Marine en septembre 1930.
Après un passage à l'Ecole des radios de la Marine, il sert successivement sur le La Motte Piquet, au centre de la Marine à Paris et à Brest.
Affecté en décembre 1938 au centre des sous-marins de Cherbourg, le second-maître Guillamet sert désormais à bord du sous-marin Rubis.
Pendant toute la Seconde Guerre mondiale, son parcours se confond avec celui du Rubis. En opération de mouillage de mines dans les eaux norvégiennes, le Rubis rentre à sa base de Dundee le 30 juin 1940.
Début juillet, la quasi-totalité de l'équipage, dont Roger Guillamet, sous l'impulsion de son commandant le capitaine de frégate Cabanier, se rallie à la France libre.
Après de nouvelles opérations en Norvège au début de 1941, le commandant Cabanier est remplacé par le capitaine de frégate Rousselot.
Le 1er juillet 1941 Roger Guillamet est promu maître radiotélégraphiste.
Au total, le Rubis a effectué vingt-huit opérations de guerre principalement sur les côtes de Norvège et dans le golfe de Gascogne et coulé dix-huit bâtiments ennemis.
Après la guerre, en 1948, Roger Guillamet quitte la Marine et devient artisan électricien.
En 1962, suppléant au député du Finistère, Roger Guillamet travaille comme agent au Commissariat à l'Energie atomique à Pierrelatte jusqu'en 1975.
Roger Guillamet est décédé le 14 mai 2000 au Guilvinec où il a été inhumé.
• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 1er février 1941
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 1939-45 (4 citations)
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Médaille des Services Volontaires dans la France Libre
• Distinguished Service Medal (GB)
• Croix de Guerre Norvégienne