-ANACR du FINISTÈRE-


Randonnée 2014 de Sainte Marie du Ménez-Hom
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« Si l’écho de leurs voix faiblit, nous périrons. »
Paul Eluard.

Menez-Hom 30 août 2014


Ami(e)s de la Résistance
ANACR du Finistère
Anne Friant-Mendrès
anne.friant@wanadoo.fr
06 79 69 81 45

Finistère. Hommage à la Résistance.

Monsieur le sous-Préfet, Monsieur le Député, Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs des autorités civiles et militaires,
Mesdames et Messieurs les Résistants et Français libres,
Mesdames et Messieurs, chers Amis,


Au nom des Ami(e)s de la Résistance, de l'ANACR, j’ai l’honneur de saluer ici, devant ce monument érigé à leur gloire, les Résistantes et les Résistants du Finistère, j'ai l'honneur de rendre un respectueux et fraternel hommage à ces femmes et ces hommes courageux, généreux, héritiers des valeurs de la Révolution française, eux qui en ces temps noirs de la défaite et de l'occupation de la France gardèrent dans le coeur le farouche espoir de les rétablir.

Ici, dans le Finistère, Front de la seconde Guerre Mondiale dans la bataille de l'Atlantique, ils prirent une place majeure.

Dès le 18 juin 40, dans la France Libre, la Résistance Extérieure, quand les hommes de l'île de Sein et des ports les plus proches représentaient à Londres « plus du quart de la France », dont Alexis Le Gall ici présent.
Ils furent présents au combat sur tous les fronts, de l'Afrique au ciel de Crète, de l'Italie au ciel de Biélorussie. Charles Paperon aussi fut l'un d'eux.

Sur notre sol même, la Résistance de l'Intérieur, quand par le renseignement, les réseaux d'évasion, le sabotage, les tracts, les journaux, la guérilla, les maquis, l'Armée de l'Ombre se préparait au combat décisif aux côtés de nos alliés Anglo-Américains et Soviétiques.

A chaque instant la mort les attendait.

Un simple acte d'humanité, ce que les hommes ont de plus sacré, partager une soupe chaude, offrir un abri à un clandestin, et c'était l'horreur des caves où torturaient les bourreaux, la déportation, la mort.
Hommage à tous ces Résistants étrangers, « et nos frères pourtant », qui combattirent sur notre sol dans cette même haute exigence de justice et de liberté.

Hommage aux Républicains espagnols, ces combattants levés avant l'aube. Les premiers ils affrontèrent fascisme et nazisme sur le sol d'Espagne, et, vaincus, continuèrent le combat là où l'exil et la répression les avaient jetés.

Hommage aux femmes de notre Finistère, par leur courage, leur combat de chaque instant pour la vie, elles vont enfin conquérir le statut de citoyenne trop longtemps refusé. En regardant ce monument, ayont une pensée pour Raphaël Guillou qui arrêta la main du sculpteur, Guy Pavec, et fit du premier visage un visage de femme

Tous vont soutenir ou entrer dans les maquis dès l'annonce du débarquement du 6 juin 1944.


Année 1944, quatrième année noire de l'Occupation sous le double et tragique signe de la croix gammée et de la fransisque. Quatrième année de malheur pour notre pays, soumis à un ordre barbare et à l’infamie de la collaboration.

Années de tant de luttes et d’espoir, et aussi de tant de douleurs.

-espoir en ce débarquement des Alliés le 6 juin;
-espoir en ces armes qui vont permettre à la Résistance Française, unifiée par Jean Moulin, sous l’autorité du gvt provisoire dirigé par le G de G, de sortir de l’ombre et de libérer le Pays;
-espoir, car partout, sur tous les fronts, en cette cinquième année de la Seconde Guerre Mondiale, les combats font rage.


-Douleur. Du sang et des larmes. Arrestations. Rafles. Déportations. Les Armées nazies aux abois et la Milice à leurs bottes massacrent et fusillent. C’est l’effroi. Une traînée de feu, de sang et de larmes marque de rouge la retraite des armées d'Hitler vers Brest. Pas de prisonniers. Les blessés sont martyrisés et achevés. Les fermes sont incendiées. Ceux qui se trouvent là sont abattus. Et l’on ignore encore toute l’étendue des crimes nazis, toute l’urgence qu’il y a mettre fin aux crimes qui se commettent à l’Est, dans les bagnes où sont beaucoup de vos camarades de lutte et dans les camps d’extermination nazis.

-Douleur de toutes ces vies brisées. Douleur de cette jeunesse sacrifiée.

-Douleur qui dure encore.

La haine est à vos trousses

Mais grâce à vous, ils ne sont pas passés. Les renforts nazis attendus n’ont pas pu rejoindre la Normandie. Les troupes alliées ont réussi le débarquement.

Ils ne sont pas passés.

Ici, dans cette presqu’île de Crozon, soumise à de dures épreuves, combattants FTP et FFI, mal nourris, mal chaussés, mal armés, mais animés de la volonté de vaincre, vous avez reconquis le Menez-Hom, cette vieille tour de guet de la terre bretonne, celle qui de Ouessant à Karreg-an-tan en Gouézec, annonçait, par ses feux, l’arrivée de l’envahisseur, la cote 330 où flotte le 1er septembre 44, le drapeau tricolore, porté par Henri Birrien du bataillon Normandie, bataillon FTP issu des maquis de SaintGoazec-Spézet. Je salue un de ses chefs, le Capitaine Pierre, Yves Autret, ici présent et je salue Eugène Littoux, Alain Le Bris, du bataillon Stalingrad. Ils étaient ici il y a 70 ans. Ils avaient 20 ans.

L’été 1944, la Bretagne a donné la première l’exemple d’une région libérée essentiellement par elle même.

Mobilité de ses guérillas, efficacité de ses sabotages, son armée clandestine ouvre la voie aux blindés américains, en lui servant d’infanterie.

Tous les chefs militaires ont reconnu ce rôle exceptionnel de la Résistance bretonne.

« Les maquisards bretons, un symbole et un exemple. » écrit le colonel Eon, leur chef, commandant des F F I de Bretagne dans son ordre du jour d'adieux le 9 septembre 1944, en leur adressant son admiration et sa fierté.

Il cite nommément dans son journal de marche, « deux magnifiques bataillons FTP du Finistère, Stalingrad et Normandie, » les noms des Fronts de l'Est et de l'Ouest en Europe.…

« ...en quelques jours, toute la Bretagne était pratiquement libérée, permettant aux colonnes américaines de pénétrer sans combat jusqu'au fond du Finistère, prélude prestigieux de la Libération de la France où le rôle des forces de Bretagne aura été non seulement de libérer eux-mêmes leur propre territoire, mais encore et surtout de révéler à leurs camarades de Paris et des autres provinces les secrets de la victoire et de tracer à la France toute entière les voies de sa grandeur future.»

Hommage donc et reconnaissance à vous, Résistantes, Résistants, Français Libres du Finistère, vous avez été à l’heure la plus sombre de notre histoire, l’honneur de notre pays.

Hommage et reconnaissance à vous qui avez porté au plus haut ces mots magnifiques qui fondent notre République et la rendent universelle.

A la soumission à une prétendue race des seigneurs, vous avez répondu liberté.

A la hiérarchie entre les hommes, au racisme, vous avez répondu égalité.
A la haine, au crime abominable qui fut commis, vous avez répondu fraternité.

Liberté, Egalité, Fraternité. En cette fière devise de la république les bretons se sont toujours reconnus.

Et le pays libéré, il vous fallait le reconstruire. Ce que vous avez fait, simplement, en retournant dans l’ombre dont vous étiez sortis cet été là.


Durant toutes ces années d’épreuves et de combat, hommes et femmes de toute origine, vous avez construit dans l’ombre le socle d’un pays plus juste et plus solidaire. A la Libération notre pays s’est doté d’un ensemble de lois unique au monde.

« C'est aux historiens intègres d'établir toute la vérité sur notre histoire, car nous n'avons pas besoin de légende. » disait Daniel Trellu, ici à cette même place en 1984.

Nous, nous vous disons merci pour tout cet héritage que vous nous avez laissé.

Merci à vous et à tous ceux qui sont tombés dans cette lutte, pour que d'autres aient le bonheur de vivre dans un pays libre et démocratique.

Merci à vous, merci à tous ceux qui n’ont pas vu cette victoire- les meilleurs dites- vous- pour ce bonheur de vivre dans une Europe en paix.


« Bonheur à tous, bonheur à ceux qui vont survivre » écrivait dans sa dernière lettre le poète et Résistant FTP-MOI, Manouchian.

Prenons garde à ce bonheur. Prenons garde face à tous les retours possibles de cette barbarie, de maintenir votre héritage.

La liberté, les droits humains, la solidarité, la justice, ces valeurs humanistes que vous nous avez léguées, doivent être chaque jour défendues.

Paix et fraternité en Europe, paix, fraternité, et respect entre tous les hommes.


Que les jeunes générations connaissent votre histoire, leur histoire. Que l'espoir guide leurs pas comme il a guidé les vôtres.
Merci.


Anne Friant-Mendrès

Ami(e)s de la Résistance
ANACR du Finistère
Anne Friant-Mendrès
anne.friant@wanadoo.fr
06 79 69 81 45

Finistère. Hommage à la Résistance.

Monsieur le sous-Préfet, Monsieur le Député, Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs des autorités civiles et militaires,
Mesdames et Messieurs les Résistants et Français libres,
Mesdames et Messieurs, chers Amis,


Au nom des Ami(e)s de la Résistance, de l'ANACR, j’ai l’honneur de saluer ici, devant ce monument érigé à leur gloire, les Résistantes et les Résistants du Finistère, j'ai l'honneur de rendre un respectueux et fraternel hommage à ces femmes et ces hommes courageux, généreux, héritiers des valeurs de la Révolution française, eux qui en ces temps noirs de la défaite et de l'occupation de la France gardèrent dans le coeur le farouche espoir de les rétablir.

Ici, dans le Finistère, Front de la seconde Guerre Mondiale dans la bataille de l'Atlantique, ils prirent une place majeure.

Dès le 18 juin 40, dans la France Libre, la Résistance Extérieure, quand les hommes de l'île de Sein et des ports les plus proches représentaient à Londres « plus du quart de la France », dont Alexis Le Gall ici présent.
Ils furent présents au combat sur tous les fronts, de l'Afrique au ciel de Crète, de l'Italie au ciel de Biélorussie. Charles Paperon aussi fut l'un d'eux.

Sur notre sol même, la Résistance de l'Intérieur, quand par le renseignement, les réseaux d'évasion, le sabotage, les tracts, les journaux, la guérilla, les maquis, l'Armée de l'Ombre se préparait au combat décisif aux côtés de nos alliés Anglo-Américains et Soviétiques.

A chaque instant la mort les attendait.

Un simple acte d'humanité, ce que les hommes ont de plus sacré, partager une soupe chaude, offrir un abri à un clandestin, et c'était l'horreur des caves où torturaient les bourreaux, la déportation, la mort.
Hommage à tous ces Résistants étrangers, « et nos frères pourtant », qui combattirent sur notre sol dans cette même haute exigence de justice et de liberté.

Hommage aux Républicains espagnols, ces combattants levés avant l'aube. Les premiers ils affrontèrent fascisme et nazisme sur le sol d'Espagne, et, vaincus, continuèrent le combat là où l'exil et la répression les avaient jetés.

Hommage aux femmes de notre Finistère, par leur courage, leur combat de chaque instant pour la vie, elles vont enfin conquérir le statut de citoyenne trop longtemps refusé. En regardant ce monument, ayont une pensée pour Raphaël Guillou qui arrêta la main du sculpteur, Guy Pavec, et fit du premier visage un visage de femme

Tous vont soutenir ou entrer dans les maquis dès l'annonce du débarquement du 6 juin 1944.


Année 1944, quatrième année noire de l'Occupation sous le double et tragique signe de la croix gammée et de la fransisque. Quatrième année de malheur pour notre pays, soumis à un ordre barbare et à l’infamie de la collaboration.

Années de tant de luttes et d’espoir, et aussi de tant de douleurs.

-espoir en ce débarquement des Alliés le 6 juin;
-espoir en ces armes qui vont permettre à la Résistance Française, unifiée par Jean Moulin, sous l’autorité du gvt provisoire dirigé par le G de G, de sortir de l’ombre et de libérer le Pays;
-espoir, car partout, sur tous les fronts, en cette cinquième année de la Seconde Guerre Mondiale, les combats font rage.


-Douleur. Du sang et des larmes. Arrestations. Rafles. Déportations. Les Armées nazies aux abois et la Milice à leurs bottes massacrent et fusillent. C’est l’effroi. Une traînée de feu, de sang et de larmes marque de rouge la retraite des armées d'Hitler vers Brest. Pas de prisonniers. Les blessés sont martyrisés et achevés. Les fermes sont incendiées. Ceux qui se trouvent là sont abattus. Et l’on ignore encore toute l’étendue des crimes nazis, toute l’urgence qu’il y a mettre fin aux crimes qui se commettent à l’Est, dans les bagnes où sont beaucoup de vos camarades de lutte et dans les camps d’extermination nazis.

-Douleur de toutes ces vies brisées. Douleur de cette jeunesse sacrifiée.

-Douleur qui dure encore.

La haine est à vos trousses

Mais grâce à vous, ils ne sont pas passés. Les renforts nazis attendus n’ont pas pu rejoindre la Normandie. Les troupes alliées ont réussi le débarquement.

Ils ne sont pas passés.

Ici, dans cette presqu’île de Crozon, soumise à de dures épreuves, combattants FTP et FFI, mal nourris, mal chaussés, mal armés, mais animés de la volonté de vaincre, vous avez reconquis le Menez-Hom, cette vieille tour de guet de la terre bretonne, celle qui de Ouessant à Karreg-an-tan en Gouézec, annonçait, par ses feux, l’arrivée de l’envahisseur, la cote 330 où flotte le 1er septembre 44, le drapeau tricolore, porté par Henri Birrien du bataillon Normandie, bataillon FTP issu des maquis de SaintGoazec-Spézet. Je salue un de ses chefs, le Capitaine Pierre, Yves Autret, ici présent et je salue Eugène Littoux, Alain Le Bris, du bataillon Stalingrad. Ils étaient ici il y a 70 ans. Ils avaient 20 ans.

L’été 1944, la Bretagne a donné la première l’exemple d’une région libérée essentiellement par elle même.

Mobilité de ses guérillas, efficacité de ses sabotages, son armée clandestine ouvre la voie aux blindés américains, en lui servant d’infanterie.

Tous les chefs militaires ont reconnu ce rôle exceptionnel de la Résistance bretonne.

« Les maquisards bretons, un symbole et un exemple. » écrit le colonel Eon, leur chef, commandant des F F I de Bretagne dans son ordre du jour d'adieux le 9 septembre 1944, en leur adressant son admiration et sa fierté.

Il cite nommément dans son journal de marche, « deux magnifiques bataillons FTP du Finistère, Stalingrad et Normandie, » les noms des Fronts de l'Est et de l'Ouest en Europe.…

« ...en quelques jours, toute la Bretagne était pratiquement libérée, permettant aux colonnes américaines de pénétrer sans combat jusqu'au fond du Finistère, prélude prestigieux de la Libération de la France où le rôle des forces de Bretagne aura été non seulement de libérer eux-mêmes leur propre territoire, mais encore et surtout de révéler à leurs camarades de Paris et des autres provinces les secrets de la victoire et de tracer à la France toute entière les voies de sa grandeur future.»

Hommage donc et reconnaissance à vous, Résistantes, Résistants, Français Libres du Finistère, vous avez été à l’heure la plus sombre de notre histoire, l’honneur de notre pays.

Hommage et reconnaissance à vous qui avez porté au plus haut ces mots magnifiques qui fondent notre République et la rendent universelle.

A la soumission à une prétendue race des seigneurs, vous avez répondu liberté.

A la hiérarchie entre les hommes, au racisme, vous avez répondu égalité.
A la haine, au crime abominable qui fut commis, vous avez répondu fraternité.

Liberté, Egalité, Fraternité. En cette fière devise de la république les bretons se sont toujours reconnus.

Et le pays libéré, il vous fallait le reconstruire. Ce que vous avez fait, simplement, en retournant dans l’ombre dont vous étiez sortis cet été là.


Durant toutes ces années d’épreuves et de combat, hommes et femmes de toute origine, vous avez construit dans l’ombre le socle d’un pays plus juste et plus solidaire. A la Libération notre pays s’est doté d’un ensemble de lois unique au monde.

« C'est aux historiens intègres d'établir toute la vérité sur notre histoire, car nous n'avons pas besoin de légende. » disait Daniel Trellu, ici à cette même place en 1984.

Nous, nous vous disons merci pour tout cet héritage que vous nous avez laissé.

Merci à vous et à tous ceux qui sont tombés dans cette lutte, pour que d'autres aient le bonheur de vivre dans un pays libre et démocratique.

Merci à vous, merci à tous ceux qui n’ont pas vu cette victoire- les meilleurs dites- vous- pour ce bonheur de vivre dans une Europe en paix.


« Bonheur à tous, bonheur à ceux qui vont survivre » écrivait dans sa dernière lettre le poète et Résistant FTP-MOI, Manouchian.

Prenons garde à ce bonheur. Prenons garde face à tous les retours possibles de cette barbarie, de maintenir votre héritage.

La liberté, les droits humains, la solidarité, la justice, ces valeurs humanistes que vous nous avez léguées, doivent être chaque jour défendues.

Paix et fraternité en Europe, paix, fraternité, et respect entre tous les hommes.


Que les jeunes générations connaissent votre histoire, leur histoire. Que l'espoir guide leurs pas comme il a guidé les vôtres.
Merci.


Anne Friant-Mendrès

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Carte réalisée par "Michel Le Bloas, ingénieur général honoraire des ponts et chaussées".  Anne
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