Mercredi, 71 ans après les combats du 26 août 1944, plus de 200 personnes étaient présentes au monument aux morts de Lesven pour rendre hommage à la mémoire de ceux qui sont tombés.
La cérémonie s'est déroulée en présence des anciens combattants, des élus du Cap-Sizun, du sénateur Philippe Paul, de la députée Annick Le Loch et de Sylvain Le Berre, de l'Office national des anciens combattants.
« À chaque génération sa tâche et ses devoirs. Celles qui ont eu la chance de ne pas connaître la Seconde Guerre mondiale ont aussi leurs devoirs à accomplir pour maintenir la paix et la liberté », a indiqué le maire Gilles Sergent.
Victoire des résistants
Dans la nuit du 25 au 26 août 1944, les Allemands, retranchés à Lézongar, tentent de s'embarquer à Lesven pour rejoindre la presqu'île de Crozon, puis Brest. Vers 23 h, ils foulent la petite plage de Lesven où un bateau les attend au mouillage. Les compagnies Surcouf de Pont-Croix et Kléber, ainsi que la quatrième compagnie des Forces françaises de l'intérieur (FFI) de Douarnenez-Tréboul, surveillent la crique.
Les Allemands sont contraints de renforcer leurs positions à Kervigoudou. À 1 h 30, les FFI entament les combats par un coup de feu involontaire. Les Allemands ripostent. Les résistants se replient au village de Kersananquen, tandis que les bateaux ennemis repartent vers 2 h 30. Les positions se figent jusqu'à 5 h 30 avant que la contre-offensive allemande reprenne, brûlant une ferme de Lesven et tuant un vieil homme.
Des éléments d'Audierne, Plouhinec et Esquibien prennent alors position sur les routes pour interdire toute retraite aux Allemands, avant l'arrivée des renforts de la compagnie Surcouf et des sections de Quimper. Les combats se poursuivent. Vers 10 h, l'arrivée de la compagnie de Plogastel-Saint-Germain, rejoignant les résistants sur place, permet de repousser les Allemands aux villages de Lesven et Kervoal. Entre 15 h et 16 h, les compagnies de Briec et des FFI Bretagne arrivent en renfort avec une automitrailleuse.
L'ordre est donné d'attaquer par l'ouest à Kervigoudou où les Allemands se sont retranchés. À 17 h 30, l'oberleutnant SS se suicide, marquant la fin des hostilités. Les 228 prisonniers allemands sont conduits à Pont-Croix. « 21 jeunes Français de Cornouaille sont morts pour la France. Le sacrifice n'a pas été vain. Il est entré dans l'histoire de la Libération du Finistère », a rappelé Michel Repa, président de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie.