La Cie de F.T.P Corse a pris naissance sur la commune de Plonevez du
Faou, au départ elle était composée de quelques maquisards recherchés
par les Allemands. Constamment traqués par l’occupant, ces hommes
durent souvent changer de place pour atterrir au bout de quelques mois
sur la commune de Landeleau. Après le parachutage qui eu lieu dans la nuit
du 6 au 7 juillet 1944 sur les terres du Châteaux Gall en Landeleau,
la compagnie est définitivement formée par des volontaires jeunes et moins
jeunes dont la grande partie venant des communes environnantes.
Le 3 août 1944 sur ordre des chefs de la résistance, elle attaquait un convoi
de soldats Allemands qui venait de la direction de Chateauneuf du Faou
et qui se dirigeait vers Carhaix. L’accrochage entre les parachutistes qui
composaient le convoi et les maquisards a eu lieu sur les terres du cloître
qui se trouve au dessus de nous. Le contact a été très rapide en raison de
la grande différence de combattants, environ 1500 parachutistes contre une
centaine de maquisards au cours du combat; 15 maquisards trouvèrent
la mort, les femmes et les hommes qui se trouvaient sur les lieux de
l’attaque furent pris en otages. Certains étaient brûlés vifs et d’autres
fusillés, tous trouvèrent une mort atroce. Les pertes de l’ennemi suivant
des renseignements étaient aussi très importantes…
Le sacrifice de ces hommes de l’ombre ne doit pas se limiter à des
cérémonies, il doit être en permanence présent dans notre conscience
d’hommes libres.
Les jeunes comme les moins jeunes ne doivent pas oublier ceux qui
portèrent en eux l’amour de la patrie. Nous devons aux maquisards de la
Cie Corse comme à tous les maquisards de France, une partie de notre
liberté.
Le 8 mai 1945, ils purent marcher la tête haute, heureux d’avoir avec la
complicité de l’armée régulière et étrangère, chassé les Allemands hors de
nos frontières. Nous devons rester fidèles à la mémoire de ces maquisards
qui ont courageusement défendu leur patrie dans des conditions souvent
difficiles et parfois au sacrifice de leur vie.
Dès le matin du 3 août, 80 maquisards de Château Gall commandés par le
capitaine Logoguet se postèrent en embuscade à Pont Stang Bihan,
surveillant la route Châteauneuf-Carhaix.
Là en effet survinrent, s'étalant sur plusieurs kilomètres, des unités
allemandes qui se dirigeaient vers le front de Normandie. Ils étaient environ
un millier d'hommes, militaires et civils réquisitionnés.
Lorsqu'ils arrivèrent à la hauteur du passage à niveau du chemin de fer de
Pont ar Stang, les résistants les attaquèrent à la grenade et au fusil
mitrailleur, en tuant trois et en blessant plusieurs.
Vite remis de leur surprise, les Allemands qui étaient des soldats aguerris et
beaucoup plus nombreux, décidèrent d'encercler leurs attaquants.
Ceux-ci, mal armés, s'enfuirent pour tenter de résister au village du Cloître.
Plusieurs furent fauchés par les mitrailleuses en gravissant le chemin
menant au bourg, et un canon ayant pris pour cible le territoire du Cloître,
les survivants se replièrent sur les bois du Moustoir et de Coat Bihan.
C'est alors qu'une répression sauvage commença: les Allemands prirent à
Pénity Raoul quatre otages: Joseph Le Bon et son fils Pierre, Pasquet et
Marcel Rassin. Jean Louis Roussel put s'enfuir de même qu'Hervé Cam. Les
soldats mirent le feu aux maisons le long de la route: les habitations de
Daniel, Bourguineau et Mahé, garde-barrière. Dans la première furent
précipités et fusillés les quatre otages; dans la dernière périrent aussi Mme
Mahé et sa fille.
Pendant ce temps, un autre groupe mettait aussi le feu à la ferme du
Cloître.
Les fermiers, M. et Mme l'Haridon, ainsi que leur fille Marie, âgèe de 21
ans, s'étaient enfuis à Kerankoz, propriété de M. Suignard. Marie, toute
bouleversée d'avoir vu plusieurs patriotes blessés sans secours, en avertit
l'abbé Jean Suignard, professeur de philosophie au petit séminaire de Pont
Croix, en vacances chez sa mère. Celui-ci partit sans hésiter à leur secours,
suivi de Marie et de Louise Bideau âgée de 65 ans, rencontrée en chemin.
Le lendemain on trouva leurs trois cadavres calcinés dans un appentis de la
ferme du Cloître. L'abbé portait une trace de balle dans la tête.
Enfin, ce n'est pas tout: M. Deniel et sa fille Emilie, M. Bourguineau et sa
femme née Solange de Visme avaient été arrêté aussi, conduits au bourg et
fusillés dans la soirée au pied du mur de l'école de garçons.
Avec André Le Gall, patriote tué le lendemain à côté de la chapelle de
Pénity St-Laurent, cela faisait 33 victimes dont les noms sont gravés sur le
monument que la commune a érigé à leur mémoire à Pont-ar-Stang.